mardi 16 février 2016

Les transports en commun à Nantes



Nantes et les premiers transports en commun

Les omnibus font leur apparition à Nantes en 1826 lorsque Stanislas Baudry met en circulation la première voiture publique sur les quais. Si Baudry met ce type de transport en circulation c’est pour faire venir plus de monde à ses bains-douches situés rue de Richebourg et pour relier sa minoterie aux entrepôts des douanes. Malheureusement pour lui son idée ne fait pas augmenter la fréquentation des bains mais pourtant de nombreux nantais utilisent se moyen de transport plus économique (15 à 20centimes la course) pour se rendre faire des affaires dans le quartier Richebourg.
Devant ce succès une 2ème voiture est mise en circulation, désormais il existe 2 circuits, Richebourg-les Salorges et Pont de la poissonnerie-Tour de Pirmil. Baudry donne à sa compagnie d’omnibus le nom de « Dame Blanche », ce nom vient d’une pièce de théâtre à succès qui fut jouée à Paris en 1825, en donnant ce nom Baudry espérait que ça lui porterait chance. Ces voitures étaient facilement repérable dans la ville du fait de leur couleur blanche et de cocher coiffer de blanc également. Avec cette nouveauté, Nantes devient la seule ville d’Europe à posséder les transports en commun.
Baudry ne va être le seul à exploiter le filon des omnibus sur Nantes, en effet Edme Fouquet va également créer sa propre compagnie en 1827. Contrairement à Stanislas Baudry qui est un homme d’affaires, Edme Fouquet n’est que le fils de l’aubergiste qui tient l’hôtel de la Boule d’or au 7 de la chaussée de la madeleine. Le fait qu’il soit issu du quartier de la madeleine aura une forte influence sur le développement de certaines activités dans le quartier.
C’est donc le 30juin 1827 que Fouquet fait une demande aux pouvoirs publics pour mettre en circulation sur les ponts de la Loire une voiture à 4 roues. Boudry ayant abandonné le nom de « Dame Blanche » pour sa compagnie, Fouquet le reprend pour son propre compte.

De la conquête de Paris à un retour brutale sur Nantes

Devant la popularité des omnibus à Nantes les 2 hommes, Baudry et Fouquet partent à la conquête de Paris. Baudry met les premières lignes en place puis en juin 1828 le préfet de Paris accorde à Fouquet une ligne d’omnibus pour sa compagnie, ses 15 voitures et 120 chevaux seront en circulation dés septembre. La concurrence entre les 2 compagnies est féroce autant sur Paris que sur Nantes. Malheureusement l’hiver très rude de 1829 va plonger les 2 compagnies dans un gouffre financier au point que Baudry s’en suicidera. Fouquet revient à Nantes où la aussi la concurrence se fait sentir. Entre 1834 et 1838, 2 nouvelles lignes ont été créées, place Royale- route de Rennes et place Royale-route de Paris.
Dés 1841 on voit apparaitre dans les rues de Nantes de nouveaux omnibus venant de 3 nouvelles compagnies : les Nantaises de M. Audouard sur la ligne Place Royale- Pont Rousseau
Les Favorites de M. de l’Aubépin sur la ligne Place de la Duchesse Anne-Grenouillère
Les Bretonnes de M. Derrien sur la ligne Place Launay- route de Paris
En 1852 ce sont les Hirondelles de M. Simon qui font leur apparition sur la ligne Bourse-Grenouillère.
Le problème de la multiplication des compagnies et des omnibus dans Nantes est que le nombre d’accidents ne cesse d’augmenter notamment à cause du fait que les cochers des compagnies rivales font des courses de vitesse dans les rues. Cela engendre également une insalubrité de certaine rue du fait que les fumiers sont entreposés dans les rues ou dans les cours et que cela pollue, sans compter que le passage répété des omnibus déforme la chaussée ce qui d’ailleurs ne les rend pas toujours très confortable. Devant ces problèmes récurrents, le maire, Ferdinand Favre, émet alors le souhait que les compagnies se regroupent en une seule. Ce n’est qu’en 1857 que 3 compagnies, les Dames Blanches, les Hirondelles et les Nantaises, se regrouperont pour former la Compagnie Générale des Omnibus de Nantes. Les 74 chevaux et 21 voitures de la compagnie s’installeront dans des écuries en dehors de la ville, c’est-à-dire dans le quartier de la Madeleine, au 28 rue des Olivettes dans la cour de la Poule Noire. Ce quartier va devenir le premier quartier des écuries de Nantes du fait de sa proximité avec le centre et surtout parce que la prairie offre un formidable espace pour faire paitre les chevaux de la compagnie.

Omnibus de 1850 à Nantes 



Les omnibus, comme les tramways plus tard, serviront pour l’affichage publicitaire et une des industries de Nantes qui s’en servira énormément sera LU.

Vers un nouveau moyen de transport, le tramway

En 1879, l’omnibus voit débarquer dans les rues de Nantes son nouveau concurrent en matière de moyen de transport en commun, le tramway à air comprimé. Et oui Nantes se met à la modernité et dépasse d’ailleurs, dans e domaine des transports, les autres grandes villes de France et d’Europe qui sont, elles, au tramway à traction animale. Les omnibus disparaitront définitivement du paysage nantais en 1898.
Dés 1870 la municipalité nantaise est sollicitée par diverses compagnies pour leur accorder une concession de tram à traction animale, le ministère des travaux publics refuse son accord du fait que la ville est déjà engorgée par la circulation hippomobile.
Après avoir refusé pendant plusieurs l’idée même d’avoir un tramway Nantes se décide enfin à examiner cette éventualité et lance les appels d’offres en 1876. Plusieurs compagnies ou sociétés répondent à l’offre et c’est finalement la Société des Moteurs à Air Comprimé qui fait l’unanimité. Le problème de mettre un nouveau moyen de transport hippomobile est réglé. Ces nouveaux tramways sont l’œuvre de L.Mekarski et seront dans un premier temps en circulation sur la ligne allant de la Grenouillère à l’extrémité Est du boulevard Sébastopol puis de Doulon à Chantenay et ce n’est qu’en 1887 que la ligne de ponts est aussi dotée d’une ligne de tramway allant de la place du Commerce à la place de Pirmil, jusqu’à cette date les omnibus avaient été maintenus. D’autre lignes sont ouverte par la suite, en 1890 c’est celle qui va à la route de Rennes, 1897 celle allant jusqu’à la route de Paris, 1901 celle de la route de Clisson et en 1903 celle de la route de Vannes.
Certes ce nouveau moyen de transport est plus moderne, évite le stationnement des chevaux et pollue moins mais il n’a en rien résolue le problème des accidents que provoquaient les omnibus. Les arrêts fixes n’étant mis en place qu’en 1910, on prend et on descend du tramway en marche mais parfois cela s’avère un peu risqué tout comme de traverser les voix ferrées.

Une électrification tardive

En adoptant le système Mekarski en 1875, Nantes se place à la pointe du progrès en matière de transport urbain et brûle l’étape du tramway hippomobile. Nul ne peut alors prévoir que cette avance va se transformer rapidement en un handicap, la traction électrique s’avérant bientôt plus souple d’emploi et plus économique que la traction à air comprimé. Au début du 20ème siècle, Nantes est desservie par un matériel roulant dépassé et qui est rentabilisé bien au-delà des normes raisonnables de sécurité et de confort.
Le tramway électrique qui devait être mis en fonctionnement en 1914 ne le sera finalement qu’en 1919 à cause du retard pris par les travaux. La coupable de ces retards n’est autre que la guerre qui mobilisa bon nombre des employés de la compagnie. Pour palier au manque d’effectif, autant dans ceux qui devaient travailler sur la construction de la nouvelle ligne électrique que dans ceux qui permettaient d’assurer le fonctionnement du tramway existant, on recrute parmi les hommes qui n’ont pas été mobilisés. Mais ces hommes ne sont ni formés pour la conduite des tramways ni pour la construction de la ligne électrique, résultat les accidents et déraillements se cessent d’augmenter et les travaux prennent énormément de retard. Finalement le premier tramway électrique de Nantes est inauguré en 1913 mais la première ligne électrique la Bourse-Chantenay n’est pas encore exploité en 1919 et que les travaux d’électrification ne sont achevés qu’en décembre 1919. À l’heure où bon nombre de villes françaises abandonnent le tramway au profit des bus, le tramway nantais fait son dernier voyage le 27 janvier 1958, à l’occasion de la mi-carême. Entre 1958 et 1985 le réseau de bus de Nantes prendra le relais des tramways et se développera peu à peu jusqu’à desservir l’ensemble de l’agglomération nantaise.
À la fin des années 1970, Nantes lance l'idée d'un tramway moderne à une époque où le tramway a disparu de la majorité des villes françaises, et bien que sa réintroduction soit à l'étude, aucune municipalité n'a encore franchit le pas. En 1979, une équipe technique est donc désignée pour construire et coordonner le projet de tramway.
La première rame de tramway moderne est livrée en avril 1984  et mise en service en janvier 1985 sur la ligne 1 Commerce-Haluchère qui sera prolongé par la suite. 2 autres lignes seront crées dans les années 1990-2000 (1992 ligne 2 ; 2000 ligne 3). Ces 3 lignes de tramway ne cessent d’être rallongées depuis leur construction.
Après les omnibus, le tramway à air comprimé, Nantes redevient une ville innovatrice en matière de transport en commun en se dotant en 2006 du Busway, c’est la mise en service de la ligne 4.
Le quartier Madeleine-Champ de mars regroupe aujourd’hui sur un même territoire l’ensemble des moyens de transports de l’agglomération nantaise, d’un coté le tramway sur la chaussée de la Madeleine, et de l’autre le Busway sur l’avenue Carnot, sans oublier les bus où plusieurs lignes desservent l’ensemble de l’ancienne prairie.


 Tramway à air comprimé

Tramway électrique dans les années 1900 à Nantes




Tramway nantais

 Busway nantais
                                                                 


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