L’artisan des forges, plus communément appelé « forgeron », fut au cours du temps nommé de différentes manières. Suivant sa spécialité, il prit tantôt le nom de taillandier (souvent appelé "maréchal-taillandier") qui fabriquait et réparait les outils de l'agriculture tels que pelles, haches, bêches... (http://www.vieuxmetiers.org) sous l’Ancien Régime et ce jusqu’au début du XIXème siècle, ou encore le nom de maréchal-ferrant, serrurier, ou même cerclier. Bien que ces professions furent différentes les unes des autres, elles étaient bien souvent pratiquées par les mêmes personnes et parfois elles cohabitaient toutes au sein d’une même famille où chacun exerçait une spécialité. Toutefois malgré le nombre important de « forgerons » recensé dans nos communes, il ne faut pas croire que ce métier était accessible à tous car il nécessitait un gros investissement financier. Souvent, le métier et les techniques se transmettaient de père en fils permettant ainsi de s’installer plus facilement car l’essentiel du matériel était déjà acquis. Toutefois, l’apprentissage du métier était long et difficile. Certaine famille exerçait le même métier sur plusieurs générations voir plusieurs siècle.
Autre fait commun à ces métiers,
c’était le moyen par lequel ils étaient payés pour leur travail. Jusqu’au début
du XXème siècle, le troc prévalait : le meunier payait en farine, le fermier en volailles,
en légumes, en grains ou bois de
chauffage ; d’autres encore troquaient leur travail contre celui du
maréchal... S’il y avait un paiement en numéraire, il se faisait deux fois par
an, notamment à la Saint-Éloi (se fête le 1er décembre) ou à Noël.
Ces hommes n’exerçaient pas
seulement dans les bourgs, on les trouvait dans quelques villages ou sur les
grands axes de communication, non loin des auberges et relais de poste qui
offraient un forte clientèle.
1°) Les outils présents dans toutes forges .
Dans toutes les forges, que ce fut celle d’un taillandier, d’un forgeron ou d’un maréchal-ferrant, on trouvait des outils communs. Au milieu de la pièce on trouvait l’enclume (elle pesait environ 100Kg) généralement installée sur une grosse bille de bois et maintenue par de gros clous. La bille était elle-même ancrée au sol afin que l’enclume ne bouge pas et qu’il n’y ait pas d’accident si elle venait à tomber. Elle comprenait à gauche la « bigorne ronde » pour le travail des fers par exemple, au centre la « table » pour aplanir le métal et à droite la « bigorne carré » pour le travail de pièce nécessitant des angles. Au fond de l’atelier on trouvait l’immense soufflet que le forgeron animait régulièrement pour maintenir une chaleur constante du foyer et la hotte au dessus du brasero auprès duquel, dans un baquet d’eau, trempait la panouille avec laquelle on humectait les charbons (il était préféré au bois car la température atteinte était bien plus importante), autour du feu pour conserver la chaleur. Dans un coin de l’atelier il y avait l’établi sur lequel s’étalait à coté d’un gros étau toute une famille de pinces, de limes, de marteaux, de burins et de scies. Sur un des murs il n’était pas rare de trouver tout un ensemble de fer préparé d’avance pour les chevaux, les mules, les ânes et les vaches. Et il y avait dissimulé dans des tiroirs divers clous, vis, rondelles et petits objets en tout genre.
Ces maitres du fer jugeaient la température du métal à sa couleur, ils sortaient le fer de la braise au bon moment et le frappaient précisément avec un lourd marteau. Un de leur principal talent était de maitriser la soudure du fer. Tout se jouait au coup d’œil, si le fer n’était pas assez chaud il ne se liait pas et s’il était trop chaud il brulait la corne sans pouvoir se raccorder.
Enclume de forge, (collection privée, fête « Comme dans l’temps » à Liré (49)) |
La forge : le métal y était fondu ou chauffé afin d’en faciliter
le travail. Elle était alimenter en charbon régulièrement et le feu marchait de
l’aube au crépuscule. Le charbon était préféré au bois car la température
atteinte était bien plus importante avec le charbon.
Le soufflet : de taille conséquente il permettait de réanimer le
feu de la forge et de maintenir celle-ci à une certaine température.
Les étampes : de différentes tailles, elles servaient à produire
des empreintes sur les métaux ou à les façonner à l’aide d’une forte pression.
L’un des usages de ses étampes était de laisser la marque de l’artisan une fois
l’ouvrage achevé, en somme il y laissait sa signature qui pouvait prendre la
forme d’un nom ou d’un symbole.
Les tenailles : il en existait de plusieurs types, on trouvait la
tenaille à crochet carré ou encore celle à bouterolles mais elles étaient
toutes utilisées pour manipuler les pièces de métal encore rouge sortant de la
forge, ainsi l’artisan pouvait tenir le métal sans se bruler et sans danger.
Les marteaux : comme pour les tenailles il en existe de plusieurs
types. Le marteau dit « chasse à parer » qui servait à aplanir,
lisser ou niveler les surfaces travaillées. Le marteau dégorgeoir qui
permettait de finir les arêtes d’une pièce et de les arrondir.
2°) Les forgerons et taillandiers
« C’est en forgeant que l’on devient forgeron »
Le forgeron
aussi appelé taillandier jusqu’au début du XIXème siècle, était
l’artisan incontournable dans la vie des villages voila encore une cinquantaine
d’année. Son travail essentiel consistait à fabriquer toutes sortes d’outils
pour le travail de la terre tels que des charrues, des herses, des serpes, des
haches, des pioches… Hormis la fabrication de ces outils, on faisait également
appel à eux pour la réparation de son outillage. Aux saisons mortes,
c’est-à-dire en hiver ou juste avant la période des gros travaux agricoles, il
faisait le tour des fermes afin de récupérer les outils, une fois revenu à sa
forge il se mettait au travail. Il aiguisait et affutait les haches, les
charrues et autres outils tranchant sur une meule et si cela était nécessaire
il pouvait refabriquer des éléments manquants sur un outil cassé ou fêlé voir
même ressouder les parties d’un même outil. Ce travail de réparation était
essentiel pour bon nombre de paysans car tous n’avaient pas les moyens de se
racheter des outils neufs quand ceux-là devenaient trop usés, on reparait tant
que cela était encore possible.
Comme
vous le savez la clientèle principale des forgerons était constituée par les
agriculteurs mais l’on pouvait également trouver des bucherons, des maçons, des
charpentiers, même les bouchers s’y rendaient pour la confection de couteaux ou
pour leur affutage, et plus rarement des hommes d’épée qui faisaient appels à
un forgeron pour l’entretien de leurs épées ou la fabrication de ces dernières.
Quelques outils propres aux forgerons
Filière et tarauds : les tarauds
permettent de faire des trous filetés destinés à des vis ou des boulons. Une
filière est un outil utilisé pour réaliser des filets sur une tige de matières
variable (métal, plastique, bois...) afin de réaliser une tige filetée. Une
filière s'utilise avec un porte-filière.
Filière dite tourne à gauche : Servait à l’avoyage. Cet instrument est constitué d’une
plaque métallique, ronde ou rectangulaire, fendue de traits de différentes
largeurs, élargis en cercles vers l’intérieur, pour ménager la pointe des dents
de la scie qui y sont engagées. On saisit la dent perpendiculairement à la lame
et on la plie.
3°) Le maréchal ferrant
Au temps où il n’y avait guère
d’autres moyens de transport que le cheval ou la voiture attelée
de chevaux et où les
animaux étaient encore nécessaires au travail de la terre, le maréchal était
l’un des artisans les plus important de la vie communale. D’après les statuts
de 1687, seul le maréchal-ferrant avait qualité pour « ferrer, panser et médicamenter toutes sortes
de bêtes chevalines » (http://www.france-pittoresque.com)
mais également d’autres animaux travaillant aux champs et nécessitant la pose
de fers sur les sabots. Il apprenait à connaître l’anatomie du cheval et en
particulier les défauts de l’aplomb pour le ferrer et le parer, ce travail
exigeait une habilité manuelle, alliée à un sens de l’observation.
Le perfectionnement de
l’agriculture, le développement de la culture attelée et l’essor du cheval dans
les transports feront la fortune du maréchal-ferrant. C’est lui qui ferrait les
chevaux, les mules et les vaches. Tout comme le forgeron, il fabriquait et
réparait les versoirs et les pièces en fer des charrues, des attelages, ainsi
que tout l’outillage à main nécessaire aux travaux des champs et les outils des
artisans du village. Il forgeait également les objets de la vie domestique, en
particulier ceux qui servaient à la cuisine : crémaillères, landiers, trépieds
et grils...
Le
travail principal du maréchal : le ferrage
Le maréchal,
faisant dos à l’animal, après avoir coincé le pied de celui-ci entre ses
cuisses, commençait par déferrer l’animal, c’est-à-dire lui enlever son fer
usé, à l’aide d’un brochoir et d’un dérivoir qui permettaient de retirer les vieux clous.
Une fois le fer retiré il rognait la corne en trop avec un boutoir, un
rogne-pied ou encore une pince à parer car la corne du sabot pousse en
permanence d’où l’utilité de changer les fers afin de les réadapter au pied de
l’animal.
Une fois le fer
usé retiré on en posait un neuf soit à chaud soit à froid, dans les 2 cas le
fer devait être ajusté correctement au sabot afin que l’animal ne boite par la
suite. Le ferrage à chaud consistait à chauffer le fer au rouge ce qui
facilitait l’ajustement sur le sabot car le métal était plus malléable, ce qui
n’était pas le cas lors d’un ferrage à froid du fait que le métal était plus
difficile à travailler quand il était froid.
Quand le
maréchal considérait le fer à bonne dimension il pouvait poser les clous. Ils
étaient enfoncés dans la corne à un endroit bien précis afin que l’animal ne
ressente aucune douleur. Des trous avaient été préalablement percés dans le fer
afin d’y loger les clous (trous faits à l’aide d’un marteau à étamper). Une
fois les clous enfoncés et ajustés pour que le fer ne se défasse au bout de
quelques jours, le maréchal limait le bout des clous afin que l’animal ne se
blesse.
Hormis le
ferrage des animaux, le maréchal-ferrant faisait aussi office de
« vétérinaire » et parfois même de dentiste même s’il est difficile
pour nous aujourd’hui de concevoir que les outils servant aux animaux étaient
également utilisés pour arracher une dent. Déjà au XIXème siècle, le
maréchal possédait une variété d’outils utiles au soin des animaux. Mais en
France et notamment dans les villes, à partir de 1825 on voit peu à peu se
développer le métier de vétérinaire (il existait déjà à Paris à la fin du XVIIIe
siècle) et le maréchal sera progressivement déchargé de cette tâche. Toutefois,
il ne faut pas s’attendre à ce que ce nouveau métier se répande rapidement dans
le monde rural. Au contraire il faudra attendre le XXe siècle pour
que le maréchal abandonne définitivement sa fonction de vétérinaire. Les gens
ne faisaient appel au vétérinaire qu'en dernier recours, les soins étant
chers. On avait appris à se débrouiller
seul et en écoutant les conseils des anciens l’entraide étant alors la base de
la vie villageoise. Dès les années 1950, en plus des animaux de ferme, les
vétérinaires commenceront à soigner nos animaux domestiques et de nos jours ils
sont amenés à s’occuper des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) tel que les
furets, les reptiles en tout genre...et autres animaux sauvages.
La pince à casseaux
et les casseaux : elle
servait à mettre en place les casseaux au-dessus des testicules de l’animal à
castrer (cheval ou taureau). Les casseaux étaient des cylindres de bois de
hêtre ou de coudrier. La pince permettait ensuite de serrer les casseaux afin de
neutraliser les vaisseaux sanguins, les conduits séminaux et les nerfs. Après
une semaine de pose, les casseaux étaient enlevés et les testicules nécrosés
tombaient d’elles-mêmes. Hormis le vétérinaire il n’était pas rare de voir un
paysan faire office de castrateur mais avec des techniques plus douloureuses
pour l’animal.
Un écarteur ou
spéculum : il servait notamment à visualiser et
examiner le col utérin et le vagin
Trocart (Longueur
19cm) : instrument
utilisé notamment chez les bovins quand un trop plein de gaz s’accumule dans
l’estomac. Il est enfoncé dans l’abdomen pour libérer les gaz.
Cautère (Longueur
40cm) : une fois
chauffé il permettait de cautérisé les plaies.
Coupe queue (Longueur
60cm) : comme
son nom l’indique cet outil servait à couper la queue des animaux.
Pas-d'âne (Longueur 43cm) : Instrument
avec lequel le maréchal-ferrant tenait la bouche du cheval ouverte pour
l'examiner
La pince à sonder
servait à tester la sensibilité du pied et à détecter des hématomes (bleimes)
ou des abcès.
Ensemble de fer (collection privée, fête « Comme dans l’temps » à Liré (49)) |
Le bouquet de St Éloi était le chef d’œuvre que
chaque compagnon maréchal devait effectuer pour devenir maître maréchal, après
la suppression des corporations durant la Révolution ces chefs d’œuvre
existeront encore mais plus sous forme d’enseigne.
Légendes
Les
fers à cheval trouvés au hasard des chemins sont dits porte-bonheur, placé à
l’entrée des maisons, dans le lit conjugal ou sous le nid des poules : ils
sont censés guérir la stérilité, protéger de la foudre et même des rages de
dents ! Attention cependant à bien
ramasser un fer à 8 trous (fer à cheval) et non à 6 trous (fer perdu par un âne
et qui, selon les dires, ne peut porter chance).
4°) Le serrurier
Bien sur les serruriers
fabriquaient des serrures et des clés mais, maîtrisant le travail des métaux,
ils pouvaient aussi faire office de ferronnier ou chaudronnier.
Les serrures anciennes
représentaient un vrai savoir-faire et un vrai travail d’artiste. Dans notre
campagne on pouvait trouver des serrures allant de celles fermant une simple
remise à celles destinées aux plus belles demeures.
Le travail de ces
ferronniers-serruriers allait de la fabrication de la plus modeste des serrures
au travail le plus raffiné. En milieu rural,
le serrurier était également ferronnier, ce dernier fut pendant très
longtemps confondu avec le forgeron du fait que cet artisan possédait le
savoir-faire et les outils pour travailler le fer. Dans les années 1970, les
forgerons avaient de moins en moins de travail et les ferronniers commençaient
à se démarquer des forgerons.
5°) le chaudronnier et le ferblantier
Chaudronnier et ferblantier
étaient des métiers qui se ressemblaient par certain point notamment à celui de
fabriquer le même type d’objets comme ceux destinés à l’art ménager (casserole,
gamelle en tout genre…). Ils se différenciaient par les métaux qu’ils
travaillaient puisque le chaudronnier travaillait le cuivre et l’étain alors
que le ferblantier modelait de fine feuille de métal recouverte d’étain. Le
premier concevait l’objet de A à Z, c’est-à-dire de la fonte du métal à
l’obtention de la forme de l’objet voulu par le biais du martelage tandis que
le deuxième recevait le métal déjà prêt à être travaillé.
En plus de ces objets usuels le
chaudronnier fabriquait des baignoires, des bassines comme les bassines à
confiture, les bouilloires, des poêles à lit mais également des cuves pour les
vignerons, des alambics et différents objets de culte comme des lutrins, des
fonds baptismaux, des candélabres…
Au fils du temps, de part
l’industrialisation et par la généralisation des objets en fer blanc, le
ferblantier allait peu à peu remplacer le chaudronnier dans nos campagnes mais
il ne disparaît pas pour autant puisqu’il se reconvertit dans d’autres domaines
comme le chemin de fer ou la construction navale à Nantes par exemple. Tout
comme le chaudronnier, le métier de ferblantier dut évoluer puisque la
fabrication artisanale étant largement concurrencée par une fabrication
industrielle, il intégra parfois les entreprises de fabrication de boites de
conserves.
Le travail du chaudronnier
Il englobait la
fonte du métal, puis la coulée du métal en fusion sur un moule de pierre et
enfin le martelage une fois le métal refroidi. Le martelage permettait de
donner la forme définitive de l’objet et de corriger les imperfections laissées
lors du coulage dans le moule. Suivant l’objet, le chaudronnier pouvait
également effectuer des soudures ce fut d’ailleurs grâce à leur dextérité dans
le soudage qu’il put se reconvertir dans le naval.
Le travail du ferblantier
Contrairement au chaudronnier, le
ferblantier travaillait directement des fines feuilles de métal déjà recouverte
d’étain. Le ferblantier donnait la forme à l’objet en martelant le métal à
l’aide de marteaux, maillets et autres outils, plus tard des presses feront ce
travail.
Métier aujourd’hui disparu, les
marchands de blanc vendaient, non pas du linge de maison comme on pourrait le
croire mais des objets en fer blanc. Bien souvent ces marchands étaient
assimilés à des ferblantiers ou étaient des femmes tenant boutique.
En 1914, lorsque la guerre éclate, l'armée française comme les autres entrées en guerre font encore appel aux chevaux et mulets. Nous possédons encore un corps de cavalerie même si nous entrons dans une guerre technologique et industrielle, les animaux de tractions sont encore indispensables à l'effort de guerre. A la déclaration de guerre, "il y avait environ 780 000 têtes entrées rapidement en campagne dans l'armée française. Les besoins dus aux pertes et à la création de nouvelles unités, en particulier de l'artillerie, ont été considérables tout au long du conflit." Les mêmes chiffres sont observables chez l'ensemble des participants au conflit, ce qui représente plus d'un million de bêtes réquisitionnées pour cette guerre. Avec une telle quantité d'animaux, le nombre de maréchaux-ferrants fut très important et primordial. Leur travail fut sans relâche sur les lignes arrières pour que les équidés soient ferrés correctement et qu'ils puissent être utiles sur le champ de bataille. Eux aussi, malheureusement feront les frais de cette boucherie et seront tués comme les soldats sur le front. Pour certain leur corps, encore chaud, serviront de repas aux soldats qui manquaient cruellement de viande.
Les maréchaux-ferrants furent dirigés par les vétérinaires et ils seront amenés à former d'autres hommes au métier afin d'avoir des artisans sur l'ensemble du front. Ces hommes apprirent à ne jamais se séparer de leur sacoche à outils et avaient toujours sur eux des fers de rechange. Les forges forges dans les campagnes furent réquisitionnées et quand elles sont inaccessibles elles deviennent transportables sur les lignes afin de parer aux urgences. L'armée, dans un soucis de contrôle et d'organisation, va jusqu'à imposer des normes pour les ferrures. L'épaisseur des fers ainsi que les pointures sont prédéterminées autant pour les chevaux que pour les mulets et le "numéro des pointures est inscrit sur les livrets matricules et d'infirmerie avec le signalement des animaux. De plus le maréchal tient un carnet de ferrure où sont consignés les pointures et les travaux effectués que les pieds des animaux; les indications du vétérinaire concernent les ferrures particulières."
Le maréchal-ferrant étant sur le front il vient à manquer dans les campagnes, les anciens voir les femmes feront leur travail en attendant que les hommes reviennent au pays.
Durant la guerre 39-45, le nombre de chevaux présents sur le champ de bataille sera beaucoup moins important, la motorisation les remplaçant pour acheminer hommes et matériel. Par conséquent le nombre de maréchaux-ferrants réquisitionné le fut également mais cela n'empêcha pas qu'ils soient appelés à se battre et que leur présence dans les villages viennent à manquer. Même si le cheval devient moins utile au lendemain de la guerre, en campagne il est toujours primordial pour l'agriculture et se déplacer. Dans les années qui suivront, les véhicules motorisés remplaceront peu à peu les animaux et disparaitront avec eux le savoir-faire de ces hommes.
Après plusieurs décennies où le métier est tombé en désuétude, il a retrouvé un nouveau souffle avec le développement des aras et du loisir équestre. Aujourd'hui le maréchal est itinérant, il se déplace et avec lui sa forge. Le métier étant moins présent dans nos campagnes, la mobilité fut un bon moyen d'élargir sa clientèle.
Http://sfhsv.free.fr/SFHMSV_files/Textes/Activites/Bulletin/Txts_Bull/B10/Bull-soc-fr-hist-med-sci-vet%202010%2003.pdf
http:/pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/qui-cherche-quoi//116eme-ral-sujet_11349_1.htm
6°) Ces artisans au cours du XXème siècle
En 1914, lorsque la guerre éclate, l'armée française comme les autres entrées en guerre font encore appel aux chevaux et mulets. Nous possédons encore un corps de cavalerie même si nous entrons dans une guerre technologique et industrielle, les animaux de tractions sont encore indispensables à l'effort de guerre. A la déclaration de guerre, "il y avait environ 780 000 têtes entrées rapidement en campagne dans l'armée française. Les besoins dus aux pertes et à la création de nouvelles unités, en particulier de l'artillerie, ont été considérables tout au long du conflit." Les mêmes chiffres sont observables chez l'ensemble des participants au conflit, ce qui représente plus d'un million de bêtes réquisitionnées pour cette guerre. Avec une telle quantité d'animaux, le nombre de maréchaux-ferrants fut très important et primordial. Leur travail fut sans relâche sur les lignes arrières pour que les équidés soient ferrés correctement et qu'ils puissent être utiles sur le champ de bataille. Eux aussi, malheureusement feront les frais de cette boucherie et seront tués comme les soldats sur le front. Pour certain leur corps, encore chaud, serviront de repas aux soldats qui manquaient cruellement de viande.
Les maréchaux-ferrants furent dirigés par les vétérinaires et ils seront amenés à former d'autres hommes au métier afin d'avoir des artisans sur l'ensemble du front. Ces hommes apprirent à ne jamais se séparer de leur sacoche à outils et avaient toujours sur eux des fers de rechange. Les forges forges dans les campagnes furent réquisitionnées et quand elles sont inaccessibles elles deviennent transportables sur les lignes afin de parer aux urgences. L'armée, dans un soucis de contrôle et d'organisation, va jusqu'à imposer des normes pour les ferrures. L'épaisseur des fers ainsi que les pointures sont prédéterminées autant pour les chevaux que pour les mulets et le "numéro des pointures est inscrit sur les livrets matricules et d'infirmerie avec le signalement des animaux. De plus le maréchal tient un carnet de ferrure où sont consignés les pointures et les travaux effectués que les pieds des animaux; les indications du vétérinaire concernent les ferrures particulières."
Le maréchal-ferrant étant sur le front il vient à manquer dans les campagnes, les anciens voir les femmes feront leur travail en attendant que les hommes reviennent au pays.
Durant la guerre 39-45, le nombre de chevaux présents sur le champ de bataille sera beaucoup moins important, la motorisation les remplaçant pour acheminer hommes et matériel. Par conséquent le nombre de maréchaux-ferrants réquisitionné le fut également mais cela n'empêcha pas qu'ils soient appelés à se battre et que leur présence dans les villages viennent à manquer. Même si le cheval devient moins utile au lendemain de la guerre, en campagne il est toujours primordial pour l'agriculture et se déplacer. Dans les années qui suivront, les véhicules motorisés remplaceront peu à peu les animaux et disparaitront avec eux le savoir-faire de ces hommes.
Après plusieurs décennies où le métier est tombé en désuétude, il a retrouvé un nouveau souffle avec le développement des aras et du loisir équestre. Aujourd'hui le maréchal est itinérant, il se déplace et avec lui sa forge. Le métier étant moins présent dans nos campagnes, la mobilité fut un bon moyen d'élargir sa clientèle.
Http://sfhsv.free.fr/SFHMSV_files/Textes/Activites/Bulletin/Txts_Bull/B10/Bull-soc-fr-hist-med-sci-vet%202010%2003.pdf
http:/pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/qui-cherche-quoi//116eme-ral-sujet_11349_1.htm
Joseph
MUGNIER, maréchal-ferrant, et Marcel Eugène NINET. - See more at:
http://www.europeana1914-1918.eu/en/contributions/11675#sthash.n2vg7BsU.dpuf
Joseph
MUGNIER, maréchal-ferrant, et Marcel Eugène NINET. - See more at:
http://www.europeana1914-1918.eu/en/contributions/11675#sthash.n2vg7BsU.dpuf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire