Nantes et les premiers transports en commun
Les omnibus font leur apparition
à Nantes en 1826 lorsque Stanislas Baudry met en circulation la première
voiture publique sur les quais. Si Baudry met ce type de transport en circulation
c’est pour faire venir plus de monde à ses bains-douches situés rue de
Richebourg et pour relier sa minoterie aux entrepôts des douanes.
Malheureusement pour lui son idée ne fait pas augmenter la fréquentation des
bains mais pourtant de nombreux nantais utilisent se moyen de transport plus
économique (15 à 20centimes la course) pour se rendre faire des affaires dans
le quartier Richebourg.
Devant ce succès une 2ème
voiture est mise en circulation, désormais il existe 2 circuits, Richebourg-les
Salorges et Pont de la poissonnerie-Tour de Pirmil. Baudry donne à sa compagnie
d’omnibus le nom de « Dame Blanche », ce nom vient d’une pièce de
théâtre à succès qui fut jouée à Paris en 1825, en donnant ce nom Baudry
espérait que ça lui porterait chance. Ces voitures étaient facilement repérable
dans la ville du fait de leur couleur blanche et de cocher coiffer de blanc
également. Avec cette nouveauté, Nantes devient la seule ville d’Europe à
posséder les transports en commun.
Baudry ne va être le seul à exploiter
le filon des omnibus sur Nantes, en effet Edme Fouquet va également créer sa
propre compagnie en 1827. Contrairement à Stanislas Baudry qui est un homme
d’affaires, Edme Fouquet n’est que le fils de l’aubergiste qui tient l’hôtel de
la Boule d’or au
7 de la chaussée de la madeleine. Le fait qu’il soit issu du quartier de la
madeleine aura une forte influence sur le développement de certaines activités
dans le quartier.
C’est donc le 30juin 1827 que
Fouquet fait une demande aux pouvoirs publics pour mettre en circulation sur
les ponts de la Loire
une voiture à 4 roues. Boudry ayant abandonné le nom de « Dame
Blanche » pour sa compagnie, Fouquet le reprend pour son propre compte.
De la conquête de Paris à un retour brutale sur Nantes
Devant la popularité des omnibus
à Nantes les 2 hommes, Baudry et Fouquet partent à la conquête de Paris. Baudry
met les premières lignes en place puis en juin 1828 le préfet de Paris accorde
à Fouquet une ligne d’omnibus pour sa compagnie, ses 15 voitures et 120 chevaux
seront en circulation dés septembre. La concurrence entre les 2 compagnies est
féroce autant sur Paris que sur Nantes. Malheureusement l’hiver très rude de
1829 va plonger les 2 compagnies dans un gouffre financier au point que Baudry
s’en suicidera. Fouquet revient à Nantes où la aussi la concurrence se fait
sentir. Entre 1834 et 1838, 2 nouvelles lignes ont été créées, place Royale-
route de Rennes et place Royale-route de Paris.
Dés 1841 on voit apparaitre dans
les rues de Nantes de nouveaux omnibus venant de 3 nouvelles compagnies :
les Nantaises de M. Audouard sur la ligne Place Royale- Pont Rousseau
Les Favorites
de M. de l’Aubépin sur la ligne Place de la Duchesse
Anne-Grenouillère
Les Bretonnes
de M. Derrien sur la ligne Place Launay- route de Paris
En 1852 ce sont les Hirondelles
de M. Simon qui font leur apparition sur la ligne Bourse-Grenouillère.
Le problème de la multiplication
des compagnies et des omnibus dans Nantes est que le nombre d’accidents ne
cesse d’augmenter notamment à cause du fait que les cochers des compagnies rivales
font des courses de vitesse dans les rues. Cela engendre également une
insalubrité de certaine rue du fait que les fumiers sont entreposés dans les
rues ou dans les cours et que cela pollue, sans compter que le passage répété
des omnibus déforme la chaussée ce qui d’ailleurs ne les rend pas toujours très
confortable. Devant ces problèmes récurrents, le maire, Ferdinand Favre, émet
alors le souhait que les compagnies se regroupent en une seule. Ce n’est qu’en
1857 que 3 compagnies, les Dames Blanches, les Hirondelles et les Nantaises, se
regrouperont pour former la Compagnie Générale des Omnibus de Nantes. Les 74
chevaux et 21 voitures de la compagnie s’installeront dans des écuries en
dehors de la ville, c’est-à-dire dans le quartier de la Madeleine, au 28 rue des
Olivettes dans la cour de la Poule Noire.
Ce quartier va devenir le premier quartier des écuries de Nantes du fait de sa
proximité avec le centre et surtout parce que la prairie offre un formidable
espace pour faire paitre les chevaux de la compagnie.
Omnibus de 1850 à Nantes
Les omnibus, comme les tramways plus tard, serviront pour
l’affichage publicitaire et une des industries de Nantes qui s’en servira
énormément sera LU.
Vers un nouveau moyen de transport, le tramway
En 1879, l’omnibus voit débarquer
dans les rues de Nantes son nouveau concurrent en matière de moyen de transport
en commun, le tramway à air comprimé. Et oui Nantes se met à la modernité et
dépasse d’ailleurs, dans e domaine des transports, les autres grandes villes de
France et d’Europe qui sont, elles, au tramway à traction animale. Les omnibus
disparaitront définitivement du paysage nantais en 1898.
Dés 1870 la
municipalité nantaise est sollicitée par diverses compagnies pour leur accorder
une concession de tram à traction animale, le ministère des travaux publics
refuse son accord du fait que la ville est déjà engorgée par la circulation
hippomobile.
Après avoir refusé pendant
plusieurs l’idée même d’avoir un tramway Nantes se décide enfin à examiner
cette éventualité et lance les appels d’offres en 1876. Plusieurs compagnies ou
sociétés répondent à l’offre et c’est finalement la Société des Moteurs à Air
Comprimé qui fait l’unanimité. Le problème de mettre un nouveau moyen de
transport hippomobile est réglé. Ces nouveaux tramways sont l’œuvre de
L.Mekarski et seront dans un premier temps en circulation sur la ligne allant
de la Grenouillère
à l’extrémité Est du boulevard Sébastopol puis de Doulon à Chantenay et ce
n’est qu’en 1887 que la ligne de ponts est aussi dotée d’une ligne de tramway
allant de la place du Commerce à la place de Pirmil, jusqu’à cette date les
omnibus avaient été maintenus. D’autre lignes sont ouverte par la suite, en
1890 c’est celle qui va à la route de Rennes, 1897 celle allant jusqu’à la
route de Paris, 1901 celle de la route de Clisson et en 1903 celle de la route
de Vannes.
Certes ce nouveau moyen de
transport est plus moderne, évite le stationnement des chevaux et pollue moins
mais il n’a en rien résolue le problème des accidents que provoquaient les
omnibus. Les arrêts fixes n’étant mis en place qu’en 1910, on prend et on
descend du tramway en marche mais parfois cela s’avère un peu risqué tout comme
de traverser les voix ferrées.
Une électrification tardive
En adoptant le système Mekarski
en 1875, Nantes se place à la pointe du progrès en matière de transport urbain
et brûle l’étape du tramway hippomobile. Nul ne peut alors prévoir que cette
avance va se transformer rapidement en un handicap, la traction électrique
s’avérant bientôt plus souple d’emploi et plus économique que la traction à air
comprimé. Au début du 20ème siècle, Nantes est desservie par un
matériel roulant dépassé et qui est rentabilisé bien au-delà des normes
raisonnables de sécurité et de confort.
Le tramway électrique qui devait
être mis en fonctionnement en 1914 ne le sera finalement qu’en 1919 à cause du
retard pris par les travaux. La coupable de ces retards n’est autre que la
guerre qui mobilisa bon nombre des employés de la compagnie. Pour palier au
manque d’effectif, autant dans ceux qui devaient travailler sur la construction
de la nouvelle ligne électrique que dans ceux qui permettaient d’assurer le
fonctionnement du tramway existant, on recrute parmi les hommes qui n’ont pas
été mobilisés. Mais ces hommes ne sont ni formés pour la conduite des tramways ni
pour la construction de la ligne électrique, résultat les accidents et
déraillements se cessent d’augmenter et les travaux prennent énormément de
retard. Finalement le premier tramway électrique de Nantes est inauguré en 1913
mais la première ligne électrique la Bourse-Chantenay
n’est pas encore exploité en 1919 et que les travaux d’électrification ne sont
achevés qu’en décembre 1919. À l’heure où bon nombre de villes françaises
abandonnent le tramway au profit des bus, le tramway nantais fait son dernier
voyage le 27 janvier 1958, à l’occasion de la mi-carême. Entre 1958 et 1985 le
réseau de bus de Nantes prendra le relais des tramways et se développera peu à
peu jusqu’à desservir l’ensemble de l’agglomération nantaise.
À la fin des années 1970, Nantes
lance l'idée d'un tramway moderne à une époque où le tramway a disparu de la
majorité des villes françaises, et bien que sa réintroduction soit à l'étude, aucune
municipalité n'a encore franchit le pas. En 1979, une équipe technique est donc
désignée pour construire et coordonner le projet de tramway.
La première rame
de tramway moderne est livrée en avril 1984
et mise en service en janvier 1985 sur la ligne 1 Commerce-Haluchère qui sera prolongé par la suite. 2 autres lignes seront crées
dans les années 1990-2000 (1992 ligne 2 ; 2000 ligne 3). Ces 3 lignes de
tramway ne cessent d’être rallongées depuis leur construction.
Après les omnibus, le tramway à air
comprimé, Nantes redevient une ville innovatrice en matière de transport en
commun en se dotant en 2006 du Busway, c’est la mise en service de la ligne 4.
Le quartier Madeleine-Champ de mars regroupe
aujourd’hui sur un même territoire l’ensemble des moyens de transports de
l’agglomération nantaise, d’un coté le tramway sur la chaussée de la Madeleine, et de l’autre
le Busway sur l’avenue Carnot, sans oublier les bus où plusieurs lignes
desservent l’ensemble de l’ancienne prairie.
Tramway à air comprimé
Tramway électrique dans les années 1900 à Nantes
Tramway nantais
Busway nantais